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Djos Janssens, Résidence ma cabane
Jonathan De Winter
Patrick Guns, Una Bomber
Buisbuis
Xavier Martin, Sans titre, huile sur toile
Christophe Terlinden, installation
Jerry Franz, Cabane de faraday
Michael Dans, Chaussette
Jonathan De Winter, installation
Pablo Garcia Rubio, Serre
David Evrard, Sans titre
Christophe Terlinden, Cabane de SDF
Pablo Garcia Rubio, Serre
Simona Denicolaï & Ivo Provoost, Revolution is not a pique-nique, installation
Daniel Danie, Buisbuis
Neal Beggs, Sac de couchage de survie, Frac Pays de Loire

La notion de cabane adopte bien des formes et fait symbole depuis l’aube des temps. Par nécessité autant que par plaisir, elle traverse la création dans tous ses registres: arts plastiques, architecture, sociologie, musique, mythologie.

A l’extérieur, le Parc Elisabeth accueille une série d’oeuvres et d’interventions de Michel Clerbois, Daniel Daniel, Michael Dans, Jonathan De Winter, David Evrad, Jerry Franz (L), Pablo Garcia-Rubio, Patrick Guns, Djos Janssens, Michel Leonardi, Kobe Matthys, Christophe Terlinden.

A l’intérieur de l’Orangerie sont exposées des oeuvres d’artistes qui, dans leurs démarches respectives, ont travaillé la notion de cabane d’une manière ou d’une autre: Neal Beggs (IR), Simona Denicolaï & Ivo Provoost, Xavier Martin, Sylvie Macias Diaz, Sandra Przyczynski (F).

Pays’arbres : « La cabane au bout du jardin »

Si l’Orangerie invite cet été des artistes plasticiens aux disciplines variées à se pencher sur la thématique de la cabane ce n’est certainement pas le fruit du hasard…

En effet, en partant du lieu-même et de sa situation dans la ville de Bastogne, on peut observer des similitudes du moins symboliques avec l’architecture d’une cabane : construite en bordure du parc Elisabeth, en relation constante avec le paysage grâce à ses baies vitrées, l’Orangerie ne se découvre pas immédiatement…Et si la proposition souligne le bout du jardin c’est qu’il est indéniablement un espace de jeux, de surprises, de secrets et de découvertes.

La cabane, espace de plaisirs, de rêves, d’interdits, mais aussi  lieu de rangements, de protection, archétype de la maison ou fondement de toute architecture humaine.

Elle ne répond pas une définition unique et ses déclinaisons dans le langage sont autant de témoignages de cette particularité…La hutte, l’abri, le refuge, la paillote, le tipi, la roulotte, le cabanon pour ne citer que celles là.

Elle se présente souvent en marge d’une structure classique et sa fragilité aussi bien dans les matériaux qui la constitue que dans sa localisation géographique suggère une temporalité précaire.

Cette demeure éphémère offre dès lors un champ poétique et artistique très vaste de l’ordre de l’utopie et sa définition complexe entre le domestiqué et le sauvage est une promesse de liberté, de non conformisme et d’évasion.

L’enfant dès son plus jeune âge dessine la maison parfaite mais en même temps construit une cabane qui ne répond généralement pas à des normes, comme si ce geste contenait une transgression par rapport à l’univers des adultes et à ses codes.

Les artistes pour prolonger cette idée sont eux aussi dans un rapport au monde, au réel tout à fait particulier, à la fois dans un quotidien qu’ils partagent avec leurs contemporains, mais aussi et surtout dans leurs univers singuliers.

Univers qu’ils se construisent petit à petit parfois dans le besoin de solitude et de résistance pour préserver leurs visions, leurs expérimentations.

Et si l’atelier d’un artiste n’était en définitive qu’une forme de cabane ? Un lieu intime à l’abri des regards, un territoire d’exploration formelle, un monde à part, ultime rempart contre l’ordre rigide, la violence ou le politiquement correcte…

L’atelier ou la cabane ne s’ouvre à l’Autre que s’il est invité, attendu, désiré.