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© Jean-Marie Bytebier
© Jean-Pierre Ruelle
Montage
Montage
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Vernissage
Vernissage
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Vernissage
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Vue d'exposition

Deux artistes, un peintre, Jean-Marie Bytebier, et un photographe, Jean-Pierre Ruelle, se partagent l'espace de L'Orangerie sur une thématique commune : le paysage. Ils nous invitent à prendre le temps de la contemplation, percevoir les lumières, les odeurs, le souffle,... de ces lieux mouvants.

LIEUX MOUVANTS

Du 28 octobre au 3 décembre 2023, L’Orangerie présente l’exposition Lieux Mouvants sur la notion de paysage, croisant les regards de deux artistes belges, le peintre Jean-Marie Bytebier (Deinze, 1963) et le photographe Jean-Pierre Ruelle (Bastogne, 1965),

Tous deux sensibles à la question du temps dans le rapport au paysage et à l’art, tant au sein de leur démarche que vis-à-vis du spectateur. Les artistes présentent des oeuvres qui se dévoilent progressivement et tendent à rompre avec notre société où les réseaux sociaux nous inondent d’images qu’on ne prend plus le temps de regarder.

Jean-Pierre Ruelle présente une série de photographies de paysages en noir et blanc qui poursuit son travail sur l’immobilité de l’image. Alors que la photographie est communément liée à l’instantané, ses photos sont prises selon la technique de la pose longue, dévoilant alors la trace des mouvements de la nature et de la lumière, ce qui donne une apparence singulière et inhabituelle aux images.

Jean-Marie Bytebier expose quant à lui ce qu’il appelle des « lieux », des tableaux de grands ou petits formats représentant des détails agrandis de paysages imaginaires recomposés à partir de souvenirs de ce qu’il a pu rencontrer, voir ou lire. Ses tableaux à l’acrylique, où apparaissent les coups de pinceaux, forment des sortes d’écrans végétaux légèrement vibrants qui laissent l’impression d’une mise au point qui ne se fait pas et empêche une vision claire et directe. Nous pourrions imaginer le surgissement de personnages ou d’animaux dans ces décors naturels rappelant ceux des peintures anciennes.

Les paysages des deux artistes sont des cadrages choisis d’un espace plus large, le hors-champ prend une place importante et apporte de la profondeur à ces images qui appellent ce qui n’est pas présent, ce qui est hors du cadre. Chez Jean-Pierre Ruelle, c’est aussi la multitude de détails qui invite le spectateur à découvrir et imaginer ce qui se cache au-delà des arbres ou de la brume.

Entre immobilité et mouvement, les photographies de Jean-Pierre Ruelle et les peintures de Jean-Marie Bytebier proposent aux visiteurs une nouvelle manière de regarder le paysage à travers leur travail formel et leur vision.

Abigaëlle Grommerch

 

De tentoonstelling Lieux Mouvants, Ontroerende of Bewogen Plaatsen, is te zien in de L’Orangerie van 28 oktober tot 3 december 2023. Twee Belgische kunstenaars, de schilder Jean-Marie Bytebier (Deinze 1963) en de fotograaf Jean-Pierre Ruelle (Bastogne 1965) geven hun kijk op het thema van het landschap.

Beide kunstenaars zijn begaan met het begrip tijd in relatie tot het landschap en de kunst, zowel in hun eigen artistieke praktijk als ten opzichte van de toeschouwer. Ze tonen werken die zich gaandeweg onthullen en daardoor ingaan tegen onze maatschappij waarin de sociale media ons overstelpen met beelden. Beelden waarvoor we de tijd niet meer nemen om ze te bekijken.

Jean-Pierre Ruelle toont een reeks landschapsfoto’s in zwart wit waarin hij zijn onderzoek verder zet naar de onbeweeglijkheid van het beeld. Daar waar foto’s doorgaans als momentopnames beschouwd worden, maakt Ruelle gebruik van langdurige belichting waardoor bewegingen in het landschap en lichtspelingen zichtbaar worden en resulteren in zeer specifieke en ongewone beelden.

Jean-Marie Bytebier stelt ‘plaatsen’ tentoon in schilderijen van groot of klein formaat, die uitvergrote details van denkbeeldige landschappen voorstellen. Deze ‘plaatsen’ zijn de neerslag van indrukken die de kunstenaar op zijn pad opdoet, herinneringen aan visuele en literaire ervaringen. Bytebier schildert met acrylverf. Door de penseelvoering waarbij hij hier en daar de verflaag wegkrast, ontstaan vegetale schermen die de indruk geven te vibreren. Ze lijken zich continu scherp te stellen waardoor een heldere en directe lezing van het beeld belemmerd wordt. Het is alsof er plots figuren of dieren uit de natuurdecors zouden kunnen opduiken zoals in de schilderijen van de oude meesters.

Beide kunstenaars cadreren hun landschappen waarbij dat wat buiten het blikveld ligt een belangrijke plaats inneemt en bijdraagt aan de diepte van de beelden door hun appel aan het afwezige, aan dat wat buiten het kader gebeurt.

De foto’s van Jean-Pierre Ruelle en de schilderijen van Jean-Marie Bytebier spelen zich af tussen onbeweeglijkheid en beweging. Hun werken en hun visie stellen de toeschouwer een nieuwe kijk op het landschap voor.

Abigaëlle Grommerch

Traduction de Hilde Vanfleteren

 

 

Dès l'entrée dans cet espace ouvert, une invitation à la contemplation s'offre à nous, que ce soit assis sur un banc ou en déambulation posée. Willy Dory propose un dialogue significatif sur le paysageentre la peinture et la photographie. Ces deux médiums invitent à regarder à travers le cadre, ou autrement dit la fenêtre, ces lieux empreints de fluidité. Le changement perpétuel de la nature y est scruté, au travers de lobjectif de Jean-Pierre Ruelle, suggéré dans la profondeur de linachevé et du quasi abstrait de Jean-Marie Bytebier. Labsence de la figure humaine est une caractéristique partagée par les deux artistes. Cependant, la présence humaine transparaît dans les traces de l'habitat chez le photographe et se manifeste davantage dans l'immersion et le regard du spectateur chez le peintre.

            Les toiles, par leur dimension, offrent une expérience de l'abstraction. Les encadrements particuliers de Bytebier mettent en relief la toile, avançant presque vers le spectateur, comme si la peinture venait à sa rencontre. La dynamique est autre dans les œuvres exposées dans la rotonde.

            La présence monumentale detoiles habite cet espace si particulier. Lattraction de leur sombre lumière se ressent de loin. Le spectateur s'imprègne dans les profondeurs dès son approche. Un coin de ciel bleu apparaît là-haut. Des photographies sont accrochées en regard et proposent une méditation sur l'interaction de l'humain avec son milieu naturel. Laller-retour se produit entre le dedans et le dehors, entre lexploration de labstraction, l’immersion et la contemplation.

            Lieux mouvants offre une expérience émouvanterésultat de deux regards complémentaires, un hommage au genre du paysage, à la nature et à l'humain.

Hélène Jacques