Le peintre d’origine néerlandaise Thé van Bergen développe depuis les années 70 un travail rigoureux. Si ses premières peintures sont résolument abstraites et qu’on peut les ranger dans la catégorie des monochromes, elles ont pour particularité de référer au support pictural, qu’il s’agisse d’une couche étalée qui évoque la préparation de la toile ou des entrelacs de peinture qui la recouvrent et renvoient à sa trame. Plus tard, des figures schématisées apparaissent, d’abord isolées du fond, ensuite dans une relation fond/forme plus complexe. L’évolution se poursuit avec des figures isolées et schématiques qui se multiplient et nouent des relations les unes avec les autres.

Depuis quelques années, le peintre s’est installé non loin de Montauban-Buzenol et son travail est devenu plus dépouillé. La figure reste présente mais, plus schématique, elle ne comporte plus rien de narratif ou d’anecdotique. Elle est devenue forme au service de la peinture. La définition de la peinture est simple - du pigment sur un support, c’est cette simplicité même qui lui permet de trouver des applications à l’infini et qui provoque le plaisir toujours renouvelé que l’on éprouve à son contact.
Dans le cadre de son exposition, Thé van Bergen propose au visiteur une série de tableaux qui s’attachent à la figure de la table. Il s’agit bien là d’une figure et non pas d’un thème ou d’un sujet : les tables apparaissent sur les toiles pour leurs structures, les jeux de traits et de surfaces qu’elles offrent, leurs agencements et les déconstructions de la figure qui peut éclater sur plusieurs toiles. L’objet n’est que prétexte et les compositions presque abstraites déclinent les rapports entre figure et fond, on y trouve encore un travail de la couleur - des roses contrastant avec des noirs, des jaunes et des verts presque acides.