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Clairefontaine- la barrage
Les ambassadeurs
Ecorce en dyptique
Vue de l'exposition
Ciseaux
Ciseaux

Les vacances, le moment de prendre le temps, de s'arrêter un instant pour apprécier les paysages qui nous entourent, regarder autrement ce que nous côtoyons régulièrement.

Cet été, L’Orangerie vous propose une balade dessinée hors des sentiers battus et des images d’Epinal.Philibert Delécluse, dans ses dessins narratifs se joue des vraisemblances et nous surprend;un grand paysage au fusain de Pascal Jaminet, lui nous plonge dans la contemplation et la rêverie.

En contrepoint, les paysages plus « conceptuels » de Thibaut Claessens avec leur matière entre chair et cendre font écho aux noirs profonds des dessins au Bic de Laurent Schoonvaere.

Tous nous invitent à nous arrêter un moment, temps suspendu nous renvoyant à nos paysages intimes.

 

Thibaut Claessens, 1982 

Ce bois noir naissant dans le foyer sert depuis la nuit des temps à l'homme pour tracer, pour dessiner. Le feu et sa magie transformatrice décomposent, évaporent l'arbr e pour en extraire son essence. Ce processus amène le bois dans un état transitoire et délicat, entre chair et cendre. L'alchimiste appellerait ce charbon une sublimation de l'arbre, comme une première étape permettant à la matière d'être libre et d'agir. L'artiste y voit une manière de révéler une part de mystère et de beauté contenue dans l'essence de l'arbre, de rendre visible les entrailles terrestres et la lumière contenues dans sa chair. Le processus devient moyen et fin, matière première et oeuvre. Sur le papier, le charbon vient recouvrir la surface sculptée, il insuffle à la feuille sa substance et le dessin devient écorce magnifiée.

Philibert Deléclus e, 1959

Philibert Delecluse joue sur la corde des vraisemblances, l’univers qu’il décrit se situe dans un no man’s land, un décor dans lequel nous avons assez d’éléments pour identifier un endroit ou au pire, un type de lieu. « La forêt, « La mer », «Un chantier », etc. Mais la surprise peut être générée par le décor lui-même. L’orée d’un bois donne directement sur un centre-ville. Un grand chantier bardé de grues et de pelles mécaniques a pris place dans un paysage bucolique comme on en trouve dans les oeuvres de Valérius De Sadeleer. (Etienne Thilman)

Pascal Jaminet, 1961

Pascal Jaminet a tapissé un papier panoramique de noirs et les a gommés ensuite pour faire venir la lumière dans les fusains. Et notre regard se perd dans un bosquet, juste au-dessus de l’eau frémissante. Et l’on rêve de nymphéas, les yeux en immersion dans la représentation de ce long moment fixé. Des nymphéas noirs, frais, étonnamment vivants comme le sont ces cuves, ces cheminées ou ces tuyères habitées par le geste d’une main qui a encore le pouvoir de nous faire croire aux images. (François Liénard)

Laurent Schoonvaere, 1975

Au départ, d’une réflexion sur le concept d’inutilité et d’une série d’expériences concrètes menées sur des objets considérés comme inutiles ou rendus inutiles, réinterpréter, revivre ces expériences par le biais du dessin. Les clichés, films réalisés lors de celles-ci permettent de regarder ce qui a été mis en mémoire (numérique) en différé, ce qui a été capturé. Ensuite vient la part du dessin et le choix d’un médium qui permettra de mettre en avant des sensations perçues, une réflexion. L’image apparait lentement et le dessin permet d’y inscrire ce qui a été enregistré par ma mémoire. Un objet quotidien se retrouve privé de son utilité. Sans fonction, le sujet manufacturé envahit la représentation et révèle son étrangeté...