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Chape, plâtre
ANTRUM
Hughes Dubuisson
Sculpture
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Chape, plâtre
Sculpture en silicone de 2001 de la période des «Monstres» qui est prêtée par la Province du Hainaut
Trois bas-reliefs en mastic-carosserie de 2003 où j’abandonnais la couleur pour laisser parler le jeu des textures et des plans découpés
Sculpture en plâtre intitulée «Chape», résultat de procédure de moulage et de ma rencontre avec «les sarcophages de la mémoire» en 3 dimensions (moule) datant de 2008 à 2011
Sculpture en silicone de 2001 de la période des «Monstres» qui est prêtée par la Province du Hainaut
Deux bas-reliefs en mastic-carosserie de 2003 où j’abandonnais la couleur pour laisser parler le jeu des textures et des plans découpés.
3 peintures en polysiloxane (silicone) récentes dans lesquelles je renoue avec le tableau et la couleur
Cinq sculptures en plâtre intitulées «Chapes», résultat de procédure de moulage et de ma rencontre avec «les sarcophages de la mémoire» en 3 dimensions (moule) datant de 2008 à 2011.

 

L’occasion m’est donnée de présenter ici, à l’Orangerie, un ensemble d’oeuvres de différentes périodes.

Dans la Rotonde: Une sculpture en silicone de 2001 de la période des «Monstres» qui est prêtée par la Province du Hainaut Dans la grande salle: Trois bas-reliefs en mastic-carosserie de 2003 où j’abandonnais la couleur pour laisser parler le jeu des textures et des plans découpés. Cinq sculptures en plâtre intitulées «Chapes», résultat de procédure de moulage et de ma rencontre avec «les sarcophages de la mémoire» en 3 dimensions (moule) datant de 2008 à 2011. Enfin 3 peintures en polysiloxane (silicone) récentes dans lesquelles je renoue avec le tableau et la couleur. H. Dubuisson

SE PENCHER AU-DEDANS 
Ces pulsions adverses ont aujourd'hui trouvé un  point d'équilibre en creusant des organes de plâtre d'un réseau de galeries et de venelles. Il s'agit de ventres lisses et tendus dont l'épiderme frémit sous la poussée des viscères. Chaque pièce est ouverte, percée d'une fenêtre dont la position a été scrupuleusement déterminée en fonction du cadrage recherché. L'ouverture happe le regard et le corps vers un paysage intérieur, une grotte miraculeuse creusée par de longs écoulements, une lente érosion. Il est incontestablement question de temps, de mémoire enclose, informe et par endroits inaccessible : l'œil aura beau fouiller certains couloirs, il n'en touchera pas l'intimité. Mémoire, mystère et secret, c'est à ces rives que conduit inexorablement la technique ici sollicitée : le moulage, procédé d'Hughes Dubuisson a apprivoisé à l'atelier du Cinquantenaire.

Il faut visiter cet antre, gavé de coffrages, d'épais fantômes. Feuilleter cette halle où s'assemblent congrégations de fragments et légions de copies : bustes, têtes et mains associés, entassés en vrac. Athlètes, satyres et Vénus, David et Victoires. Stimulante étrangeté : c'est dans ce vivier sainement désuet qu'Hughes Dubuisson a confirmé ses affinités avec la sculpture. Affinités charnelles : qu'il s'agisse de la voir ou de la faire, la sculpture engage un corps à corps, une épreuve physique. Et que dire dès lors du moulage ? Ce n'est plus cerner un volume, le contourner, le "mater", c'est l'étreindre, le posséder. Tant et tant qu'on peut encore le reproduire, puis le polir, le caresser, l'achever.

Hughes Dubuisson connaît bien cette intensité silencieuse. Il s'y tient au plus près. Ses nouvelles pièces ne se positionnent pas au terme du processus de fabrication, mais en plein cœur. Elles sont au fruit, pas au fleurissement. Ce sont des matrices, des ventres ouverts, des crevées sur les territoires effleurés à l'étreinte. Terres d'appel où se perdre, plissées d'eau, chaudes et caverneuses. Labyrinthes et abris où l'hôte s'est perdu : le noyau de polyuréthane s'est éteint dans l'empreinte, décomposé dans sa quête des origines. Laurent Courtens