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Pas de deux
Chez Roel Goussey
Chez Charles Kalt
Développement
Iris
Pas de deux, le livre

Pas de deux, Traversées, affluents et imprimés entre Meuse et Rhin est un projet artistique et culturel transfrontalier unissant L'Orangerie, espace d'art contemporain à Bastogne, et Modulab, galerie-atelier à Metz. Chacune des deux structures a invité un artiste. Les deux artistes se sont associés et ont créé une exposition commune et complémentaire. Les deux volets de cette exposition seront présentés en parallèle dans les deux lieux et à la même période.

L'exposition à la galerie-atelier Modulab se tiendra du 17 septembre au 23 octobre.

Ce projet vise à améliorer les conditions de nos structures, de nos artistes et l’ensemble de notre secteur d’activité tout en développant la visibilité à tous les publics. 

Dans le cadre de ce rendez-vous transfrontalier, nous éditons un livre d’artiste issu du travail collaboratif des deux exposants. 

Afin de solliciter et d’associer les publics des deux côtés de la frontière, les institutions locales respectives et tout le secteur lié à notre activité, nous organisons deux bus de l’art qui effectueront un parcours culturel entre nos lieux.  

Par ce circuit culturel, nous espérons faciliter les échanges et encourager la participation à une vision contemporaine de notre Grande Région au cœur de notre patrimoine européen.

Roel Goussey  En bateau, en partant de Liège, pourrais-je arriver à Strasbourg en passant par Metz? Quelles seraient les impressions, les sensations, les images que laisseraient en moi ce voyage? 

Je suis un garçon de la mer et l’eau (la mer, le fleuve, l’élément...) m’a toujours fait rêver. Tout comme l’architecture, la typographie, la poésie, la musique et l’histoire, l’eau est un des fils conducteurs qui passe à travers toute mon œuvre. Je pratique les techniques de la gravure (lithographie, gravure sur bois, eau-forte, sérigraphie), et aussi je dessine, je peins et je fais du travail en 3-D (assemblages). Le passage de la deuxième à la troisième dimension et vice versa, fait partie intégrante de mon œuvre. Dans mes assemblages, comme dans mes gravures la couleur est omniprésente. Je me sers de matériaux très divers (zinc, laiton, pierre bleue, chêne, feuille de plomb, ciment...), m‘inspirant de ce qui est propre à chaque matériau.

Charles Kalt Le domaine d'expression privilégié par l’artiste est construit essentiellement autour des problématiques que soulèvent les techniques d'impressions ( la notion de multiple/ d'original,la mise en jeux et l'expérimentation des processus inhérents au vocabulaire spécifique des médiums de l'imprimerie ).
Éditions limitées, estampes,livres d'artistes, objets, installations, interventions...
Les travaux sont autant le résultat du recours à des références au vocabulaire de l'art abstrait, de l'art concret... que lié aux procédures du travail imposé et déterminé par les possibilités du médium questionné et expérimenté.

Il poursuit un travail personnel et réalise ses propres oeuvres sur les presses de c.k.éditions.

Pas de deux, le livre

Un livre d’artiste qui prend la forme d’une arlequinade. Un excercice de rencontre pour deux artistes autour d’un livre, dont les feuilles fendues en deux permettent de trourner des pages du haut comme du bas de manière aléatoire. Ce type de reliure permet de construire des propositions visuelles toujours renouvelées.

Les gravures sur bois de Roel Goussey et les sérigraphies de Charles Kalt ont été imprimées sur Arches Expression Velours 120 gr.

De cet ouvrage ont été tirés 26 exemplaires, dont 18 numérotés de 1 à 18, 4 E.A. et 4 H.C. Edité par l’Orangerie & Modulab.

Avec le soutien de l’Union européenne dans le cadre d’un microprojet Feder du programme Interreg V A Grande Région.

Durant ces deux expositions à L'Orangerie et à la galerie-atelier Modulab, deux bus de l'art seront organisés. Le premier partira de Metz vers Bastogne le 2 octobre et un de Bastogne vers Metz le 23 octobre.

 

Pas de deux, une expo à travers les frontières, qui valse entre deux artistes, entre deux lieux et entre la deuxième et la troisième dimension. Passionnés de l’imprimé, ils aiment tous deux brouiller les pistes entre construction et fabrication d’objets uniques, tout en partant de l’impression, de la gravure, de la sérigraphie.

Le projet démarre à L’Orangerie à Bastogne, où les artistes se complètent et s’opposent par la couleur et par les formes courbes ou linéaires, qui font échos à la disposition des salles. Les travaux de Kalt sont marqués par la couleur et par des possibilités diverses d’exposer ses objets imprimés. Les cercles de la toupie Utopie donnent un ton à l’ensemble de la salle rectangulaire. Plusieurs pièces de Roel y sont exposées dans une confrontation entre la matrice-comme-objet et l’imprimé lui-même. Les trois pièces rectilignes de Kalt, Iris, en légère suspension, brillantes et rythmées par les couleurs, dirigent le visiteur vers la rotonde. Dans cette pièce si particulière, habitée par la Cello Suite de Benjamin Britten, l’atmosphère monochrome s’habille d’une couleur spirituelle. Les pliages et les larges réserves blanches évoquent la lumière filtrée par des vitraux, autant qu’ils rappellent et s’inspirent de la chapelle Rothko à Houston. La présence des bacs de trempage en céramique, qui ont servi pour la construction des pliages, teintent la pièce d’un aspect processuel.

Du côté de Modulab, l’espace est plus réduit. Les objets se présentent sous une dimension plus intime. Le visiteur est libre de manipuler certaines des constructions, de leur donner une nouvelle structure. L’approche devient plus personnelle et ludique. Des clins d’œil se créent entre les œuvres, entre les artistes. Plusieurs œuvres de Kalt se font échos entre elles, mais aussi avec celle de Goussey, par exemple, dans les jeux formels d’enchevêtrement. Les œuvres de Goussey offrent une réponse particulière à l’architecture du lieu et environnante. Outre une galerie, Modulab est aussi un atelier d’impression. Ce rapport à l’image imprimée est certes présent, mais y est moins littéral que dans la Rotonde à l’Orangerie, où le processus est au cœur de l’installation.

Voilà donc un regard de deux artistes, en pas parallèles, sans grands chassés-croisés, à l’exception d’une belle édition, sous forme d’Arlequinade, proposée par les deux artistes. Charles Kalt a réalisé des impressions recto-verso suivant la temporalité d’une journée. Les constructions de Roel Goussey y répondent, tandis que les versos se laissent entrevoir en transparence. L’ouvrage surprend par le grand nombre de possibilités de juxtapositions, mais surtout par ces nouvelles compositions contrastées, horizontales et doubles. Hélène Jacques