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Adelin Donnay
Peinture
Christiane Gillardin
Peinture
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Vue de l'exposition: Christiane Gillardin, Adelin Donnay

Christiane Gillardin

Dans ces images sans contenu nettement défini, nous pressentons la présence de l’invisible et de l’ineffable. Nous regardons sans voir, parce que le visible est masqué par la volonté de créer une nuit, réciproque parfaite du jour, qui contient tout ce que le jour a d’inexprimé. L’extinction du sens visuel commun nous oblige à activer un autre regard, venant de l’intérieur et faisant appel à nos mémoires esthétiques. Car sous ce voile et cette atmosphère diffuse, il y a quelque chose. Des éléments du réel s’actualisent sporadiquement à travers cette nuit, étalant leur pure objectivité, et dans l’ombre les entourant baigne notre pure subjectivité. Objet et sujet sont entrelacés dans ce jeu des couleurs et de leurs résonances cognitives, alors que dans ses travaux antérieurs, ainsi que dans toute la peinture moderne, objet et sujet se tenaient encore face à face.

Depuis ses dernières expositions, le travail de Christiane Gillardin s’est radicalisé en passant du ténu au subtil, des matériaux pauvres à la sublimation des propositions visuelles. Son propos n’est plus qu’allusion et jamais discours. Sans chercher à convaincre par une argumentation de formes et de couleurs, I’artiste évoque le vide et le plein par l’apparition de taches colorées sur un fond sombre, qui est lui-même le masque qu’elle dépose sur l’univers de tous les possibles, ainsi que la nuit dissimule le réel pour l’ouvrir à l’imaginaire.

C’est par ce jeu authentiquement et exclusivement pictural qu’elle évoque pudiquement le présent et l’absent de son univers personnel. Georges Fontaine

Adelin Donnay

« Adelin Donnay nous avait pris à la gorge avec ses premiers «Portraits de…»; il n’a cessé depuis, de découper, de chiffonner, de coller et puis maintenant d’écrire. Mais son écriture reste un geste, comme pour Henri Michaux, le geste d’une plume formant un amoncellement de signes qui dote et enrichit ses «Portraits de…» d’une histoire qu’il nous propose de ressentir à demi-mot. Les amoncellements de signes d’une typographie toute personnelle arrivent à vivre également seuls par la volonté féroce d’exister tout en nous poussant vers nos questions archétypales. Adelin Donnay ne cherche pas, il vit et nous interpelle.» Fabris Remouchamps

...Séparées ou confondues comme par surimpression, elles (ses têtes) interrogent le visiteur autant que celui-ci peut se poser de questions. Car la silhouette un peu floue d’une tête et des épaules offre de nombreuses interprétations possibles. Chacun peut y voir l’artiste, une connaissance, lui-même aussi…Et les écritures?

De l’aveu de l’artiste, elles sont tout ce qui lui passe par la tête. Écrire produit un effet cathartique, amène le calme, apaise l’esprit. Mais n’essayez pas de déchiffrer ces lignes, elles y sont rebelles, sauf quelques mots, plus grands, plus lisibles, comme des repères visuels ou temporels. Dans ses notes hâtives, Adelin Donnay se parle à lui-même, en un langage secret dont seule l’apparence, mais non le sens, est accessible au visiteur. Prenant l’expression au sens propre, l’artiste a fait passer ses écritures par la tête de ses silhouettes en leur laissant davantage de place par un habile jeu de dégradés/fondus et cela donne des grimoires dont le mystère enchante à la fois le personnage et celui qui les contemple. Albert Moxhay

Adelin Donnay se définit sur son blog comme ‘’un artiste pas comme les autres‘’. Si l’on entend par ‘’les autres’’ , ces artistes qui donnent à voir sans cri, sans angoisse ou révolte, alors oui, il n’est pas comme les autres.

Sans détour, il nous livre des images, jetées ou subtilement déposées, d’une force plus qu’évidente. Il est de ceux qui ne trichent pas, pas de masque esthétique ou technique, de la peinture ou du dessin pur jus. Si découvrir l’homme est un plus, voir ses oeuvres simplement fortes est en soi un choc profond. Les petits formats d’Adelin Donnay vous sautent au visage et vous renvoient à vos propres interrogations sans vous donner la moindre chance d’esquiver l’attaque.

Adelin Donnay est justement un artiste, un de ceux qui ont toujours compté et ont fait viscéralement de l’art un questionnement.