Body
Vulve, mousse et perle
Ah...l'amour! 2006
Sofi Van Saltbommel
Sculpture
Arenka Liban
collages
Olivier Pé
Dessin
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Vulve, mousse et perle
Vulve en mousse
Vulve, mousse, et tétines
Sans titre
Coeurs

Peinture, sculpture, installation, vidéo, tapisserie

Arenka Liban °1920

Belgo-hongroise, Aranka Liban s'est patiemment confectionné un univers fabuleux de contes de fée, un théâtre prolifique jalonné de scintillements et miroitements. Verroteries, dentelles, bijoux de pacotille ou fleurs artificielles, glanés au gré des saisons et rencontres, s'amoncellent dans ses ' tableaux paysages '. Nourrie par la nécessité de faire, de produire, de rêver, elle dessine, elle colle, elle peint… mélangeant parfois les techniques.

Olivier Pé °1972

Les apparences n’ont pas le dernier mot, elles sont le lieu d’un obscur devenir, l’abri d’une secrète agitation, d’une trouble et chaude nudité qui voudrait se dire mais ne consent à aucune fin.

Je tente l’écriture d’une pensée qui embrasse la sensualité d’être et les frémissements de l’ombre, la fragile et évanescente clarté du vivre, la vie naissante et l’incandescence, la sourde évidence du corps amoureux et le visage indéfini de son inquiétude. C’est un peu la parole d’un regard qui épouse la sensibilité de l’être désirant, aux prises avec les liens et les enclos qui le tiennent à l’écart de l’ouvert non moins qu’avec l’absence et l’obscurité qu’il défie, l’inconnue où il va se perdre, l’incertitude et la violence qui le font trembler et le défigure. 

Sofi van Saltbommel°1973

  L'objet du travail artistique de Sofi van Saltbommel tient à la définition de cette notion à la fois imprécise, socialement acquise et profondément ressentie qu'est "la Féminité". Encore, cette affirmation doit-elle prendre bien plus la forme d'un constatné des orientations récurrentes du travail en mutation, que l'apparence d'une résolution objectiveposée comme préalable au passage à l'acte. 

La féminité est définie classiquement par l'ensemble des caractères propres à la femme(Petit Robert) tout en se chargeant intimement pour chacun(e), de référents propres nourrissant une fantasmatique plus ou moins imagée, érotique et/ou sensuelle. Pourtant, au-delà de cette acception générale desdits caractèresde la féminité, subsistent un certain nombre de malentendus langagiers et symboliques qui cachent mal à vrai dire l'injustessefaite tant à la nature profondede la femme, qu'à tout ce qui relève proprement de son corps, de ses humeurs, de ses cycles

Sofi van Saltbommel s'inscrit en faux contre cette face cachéedu féminin, qui aujourd'hui encore, n'apparaît au jour qu'avec la parcimonie timorée du tabou, du faux-semblant honteux ou même la lourdeur graveleuse de l'insulte, plus ou moins folklorique, selon les cas. Ce sexe, dont on a beau jeu de railler la soi-disant parenté formelle et odorante d'avec le mollusque lamellibranche comestiblebien connu des gastronomes côtiers, devient pour elle l'occasion d'une expression formelle sensuelle et ironique, où se mélangent intimement la fourrure (pubienne), la perle (clitoridienne) et la dentelle (nymphale) , comme matières et métier proverbialement adjoints à l'activité féminine.

Cette cellulite aussi – cauchemar de ce corps féminin tenu au spectacle permanent de sa propre perfectioncodifiée – contenuedans le nylon gainant les jambes nécessairement sveltes et qui sait prendre ici l'aspect d'une peau véritable, donnant à la bourre abstraitement amalgamée qui en constitue le corps, un relief émouvant et finalement embryonnaire.      L'expression de Sofi van Saltbommel est sculpturale, donnant sens à un lieuet donnantlieu au Sens, et parle de l'espace physique occupé par son corps de femme, en tant que cette peau, recouvrant cette chair qui prend forme de seins, de fesses ou bien de mains qui touchent, ne saurait en marquer la limite absolue.

La féminité, en définitive, est peut-être à déceler dans cette façon particulière de ressentirle lieu comme devant être foncièrement habité, par le corps intime. AV H 04/02