A l'origine, l'envie de travailler à deux
Pour Daniel Michiels et Daniel Fouss, le point de départ de cette exposition créée pour l’Orangerie était de réaliser un projet ensemble. Tous deux photographes, ils se connaissent et s’apprécient depuis longtemps. Ils ont d’ailleurs déjà pris part à d’autres projets communs.
Une dizaine de rencontres au cours de l’année écoulée ont permis la réalisation de cette exposition et de la brochure qui la complète. Pendant un an, Daniel Michiels a ainsi emmené son ami Daniel Fouss dans un sous-bois de Bérismenil, non loin de chez lui. Se donner rendez-vous pour redécouvrir à chaque fois ce même petit coin de terroir était donc le moteur de leur travail artistique. Le partage, la rencontre comptaient plus que l'intensité de la lumière ou la météo, puisque les dates étaient définies à l’avance.
Bérismenil
Photographies en noir et blanc, dessins de Daniel Michiels. Photographies en couleurs de Daniel Fouss
Ce qui réunit ces deux artistes, c’est certainement leur attachement au territoire ardennais. Daniel Michiels est né en 1952, il a quitté sa ville natale, Bruxelles, pour s'installer à l'âge de vingt-six ans sur les hauteurs de La Roche-en-Ardenne. C’est de cette époque que datent ses premières photographies. Ce cadre de vie rural est devenu le sujet quasi-exclusif de sa démarche photographique.
Daniel Fouss est né à Aubange en 1963. Il travaille comme auteur photographe indépendant depuis une vingtaine d’années. Il a publié de nombreux reportages sur l’homme et son environnement. Sa démarche s’oriente essentiellement autour d’une réflexion sur la notion de paysage mais aussi de lieu comme aire de cheminement, et de la relation que l’homme entretient avec celui-ci. Il aime revenir sur un même territoire pour en saisir toutes les nuances. Tous ses projets sont réalisés au rythme du temps qui passe, ce qui permet à l’infime de se révéler dans la lumière des saisons.
La même forêt, deux techniques différentes
Daniel Michiels privilégie l’attente, l’introspection, en quête de « l’instant juste », il prend quelques clichés sur l'après-midi qu’il développe ensuite en chambre noire. A partir de ses photos de paysage, il dessine au crayon (à la mine de plomb et en recourant à des techniques de gommage) les formes et les jeux de lumière qui l'inspirent, derrière lesquels il y a de la profondeur, de la vie. Son travail est une recherche permanente sur le processus de création.
Daniel Fouss opte, quant à lui, pour la photographie numérique, il réalise une centaine de photos d’un même lieu, il « vagabonde », « déambule », selon ses propres termes, pour saisir toutes les images qui l'intéressent.
Une brochure a été éditée à l'occasion de cette exposition.