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Elles ou les Nanas font des chichis
Annick Lhost
Peinture
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Elles ou les Nanas font des chichis

Ou plus sérieux : Perleà la recherche de la transparence.

 

Avant je peignais beaucoup, je fabriquais beaucoup de choses avec mes mains, et puis pendant 10 ans… plus rien… nada.

J’avais d’autres choses à vivre et c’était du lourd. Et puis un jour, il y a un an et demi, je m’y suis remise, l’envie de créer est revenue.

Je suis heureuse aujourd’hui de vous présenter le fruit de mon travail.

Cette exposition est disons : très féminine…

Tout commence par Elle marche.En effet, elle marche, elle cherche, elle visite, elle voyage, elle apprend. Et, sa marche plutôt sera plutôt une démarche, elle ira moins au bout du chemin qu’au bout d’elle-même.

Et puis, Elle séduit: elle aime se faire belle, c’est le tableau de la Primavera, mais je lui ai fait une couronne, car elle représente pour moi la noblesse des sentiments. Elle peut séduire par son apparence, mais aussi par sa culture, son intelligence, sa façon de parler juste, son empathie, sa gentillesse, son courage mais aussi sa simplicité, son humilité.

Et puis, Elle aime: le sujet est tellement vaste que je ne m’y attarderai pas.

Elle se bat: oh oui, elle se bat, vous savez tous comme moi que la vie est difficile et que parfois, il nous tombe des tuiles sur la tête, et alors on est cassé en mille morceaux et on tombe par terre. Une fois par terre, il ne nous reste plus qu’une chose à faire, si on peut, c’est se relever, recoller les morceaux, se reconstruire comme on dit aujourd’hui et continuer le chemin.

Elle joue : les enfants jusqu’à un certain âge ramassent des « trucs » des trésors. Aujourd’hui encore je cherche des trésors, et j’en trouve, comme cette plume au carnaval de Bastogne, cet œuf de Pâques trouvé plein de boue dans un champs, ce papier de bonbon irisé trouvé par terre. Et moi aussi, je mets mes trésors dans ma poche et puis je les dépose sur un coin de plan de travail de ma cuisine. Je me suis toujours dit qu’un jour, j’en ferai quelque chose mais quoi ? Et puis un jour je m’y suis mise et ce fut comme une évidence, les idées coulaient de source et j’ai rêvé, j’ai retrouvé mon âme d’enfant et j’ai construit ces objets (petits palais d’Orient, nids, bouquets de fleurs). Et je me suis vraiment amusée.

Elle s’émerveille : c’est le meuble peint constellé d’Etoiles et des Poissons. J’ai créé ces poissons en papier en hommage à un tout petit poisson rencontré lorsque je visitais un grand Aquarium à St Malo.

Il était tout petit et les larmes sont montée en moi.. il était parfait, il était magnifique..

Comme vous avez pu le constater, la première salle est très colorée et les objets en peintures sont figuratifs. J’y ai représenté des femmes à différentes âge de leur vie, et des femmes venues des différents pays ( Birmanie, Pakistan, Thaïlande, Mongolie etc..)

La deuxième salle est plus sérieuse, on passe du figuratif à l’abstraction, de la couleur à la transparence.

Elle réfléchit, elle prie, elle médite, elle meurt

Quelques tableaux sont abstraits, parce que l’abstraction permet d’exprimer ce qu’on ne sait pas dire avec des mots.

On est au-delà des mots. On ne peut pas tout dire avec des papillons, des fleurs et des visages..

En peignant abstrait, j’ai toujours eu l’impression d’aller à la recherche d’une structure inscrite en moi mais que je ne peux nommer. Tout ce que je sais dire c’est ; « c’est bon, ça y est, c’est ça » ou « non ce n’est pas bon, ce n’est pas juste, j’ai aussi l’impressions qu’en peignant abstrait, c’est l’inconscient qui s’exprime. Et donc ce n’est pas conscient, donc, il faut véritablement faire un accouchement, accrocher de soi-même, de ce qui est enfoui au plus profond de soi.

Elle réfléchit : ce sont les livres au sol. Dans la vie, on ne peut faire l’économie de se poser certaines questions.

Les questions fondamentales : d’où je viens, où je vais.. y a-t-il une raison, un sens a ma vie, ai-je une mission ?

La vie est-elle née de hasard, ou y a t-il une conscience qui l’a créée ?

La mort est-elle la fin, le néant, ou est-elle un passage vers une autre réalité ?

Chaque peuple a donné des réponses ; il est donc intéressant d’aller voir ce qu’ils disent. Mais les concepts, les dogmes, restent pour moi à la périphérie.

Il faut aller voir au centre,au centre de vous, au centre de moi, au centre de nous, pour éventuellement qu’une rencontre se fasse.. avec.. le sans nom, ce pour lequel il n’y a plus de mots.

Au centre de la salleil y a une boule de verre, je l’ai appelée Perle.

En fait, toute cette exposition, tout mon travail, c’est un peu l’histoire de Perle.

Perle est née boule de terre mais son rêve était de devenir TRANSPARENTE.

Mais pour atteindre la transparence,elle a du passer par toutes les couleurs, le jaune, le rouge, le bleu, le vert, le noir, le blanc….

C’est à dire, toutes les émotions : la joie, la peur, la colère, l’envie, la tristesse, la jalousie, le désespoir, la dépression, l’émerveillement, l’amour,  pour , éventuellement, atteindre la transparence, cet état que certaines cultures appellent l’EVEIL, cet état de paix, où tous les feux sont éteints.

Cet état UNIFIE avec soi et avec le monde.

Alors me direz-vous : Perlea-t-elle atteint la transparence, je n’en sais, tout ce que je peux vous dire c’est que un jour

Elle retournera à la TERRE

Il me reste une seule chose à vous dire,

Si j’ai pu susciter en vous une émotion quelconque, j’aurai l’impression que mon travail aura servi à quelque chose.

Bien à vous,

Annick

Sibret le 11/11/2017