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Vue de l'exposition
Schistes
Anne-Marie Klenes
Sculpture
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La Porte de Trèves

Anne-Marie Klenes °1959

Les sculptures de Anne-Marie Klenes possèdent les qualités de vérité et d’ambiguïté que leur offre le matériau choisi : le schiste. A leur approche on ne sait pas si c’est du bois, du métal ou de la pierre. Ce matériau participe à la fois de la pérennité des roches et de la précarité des choses. Rien de plus fragile en effet que cette pierre susceptible à tout moment de se rompre ; rien de plus indomptable que ce matériau qui ne supporte pas qu’on le prenne à contre-sens. Le schiste en effet ne peut être maltraité. On ne lutte pas avec le schiste, on se laisse guider par lui, on se laisse parter par son organisation interne, par le moindre de ses replis. Le schiste est une pierre subtile qui se mérite plutôt qu’elle ne se conquiert. On ne peut être que dans la complicité du schiste, jamais contre lui ; en ce sens il se distingure radicalement du marbre et du granit. Les sculptures d’Anne-Marie Klenes, de la même manière, allient la gravité à la fragilité. A l’horizontalité et à la verticalité de leur situation dans l’espace s’oppose le caractère oblique du sens de la pierre. Il y a de la sévérité dans ces œuvres, une manière d’être là dans la solitude d’une présence implacaable, en même temps que s’irradie d’elles une forme de délicatesse. Ces œuvres s’imposent sans en imposer au regard. C’est pourquoi, on peut dire que son art procède du sacré mais que ce sacré n’est jamais accablant. Bernard Marcadé