Pays’arbres, un événement artistique qui se décline en 2 volets
D’une part, l’exposition Pays’arbres invite à découvrir dans le Parc Elisabeth de Bastogne les oeuvres d’artistes de la Communauté française et de France réalisées « in situ » dans les arbres. Parmi eux figurent des artistes originaires ou habitant toujours la Province de Luxembourg.
Nous convions le spectateur à découvrir non seulement les oeuvres des artistes mais également les espaces du Parc Elisabeth dans son entièreté : la partie aménagée en parc et jardin ainsi que la partie laissée dans son état original plus sauvage. Les oeuvres installées dans les arbres feront appel à divers moyens d’expressions de l’art tels que la sculpture, la photographie, l’intégration, l’installation dans des propositions contemporaines. Des indications précises permettront aussi d’identifier les différentes espèces parmi les arbres accueillant les oeuvres.
Les 15 artistes présents dans le parc sont : Albert, Élodie Antoine, Julien Barzin, Coopérations (le Centre d’expression et de créativité de Wiltz), Cécile Derzelle, Jean- Pierre Husquinet, Anne-Marie Klenes, Matthieu Layeillon (F), Philippe Luyten, Nadine Martin, Dominique Marx, Patrick Merckaert, Pierre Pétry, Roger Remacle & Monique Voz.
D’autre part, dans l’Orangerie, Pays’arbres invite à découvrir une exposition parallèle intitulée « Peindre un arbre », les peintures de 5 artistes belges et étrangers autour de la thématique de l’arbre. La plupart de ces oeuvres ont été spécialement réalisées pour ce projet. Elles feront directement écho aux oeuvres suspendues dans les arbres du parc Elisabeth.
Ces artistes sont : Paul Antoine, Jean-Marie Biwer (L), Jean-Marie Byteber, Philibert Delécluse & Jean-Pierre Ransonnet.
Un projet de grande ampleur répondant à plusieurs objectifs. Pays’arbres s’inscrit dans la volonté de créer un événement artistique « grand public » d’envergure touristique durant l’été, projet qui pourrait devenir récurrent tant pour la population locale que le public étranger et touristique de l’été. Le Parc Elisabeth possède de nombreux arbres remarquables et est situé en plein centre-ville. Il présente un intérêt paysager et culturel important. Pays’arbres permet la valorisation du patrimoine vert de la Commune de Bastogne. Sur le plan artistique, Pays’arbres se base sur l’idée originale de créer une exposition dans les arbres. Ce concept a fait l’objet d’un vif engouement auprès des artistes contactés pour la réalisation de ce projet qui ont chacun investi un espace arboré du parc. L’exposition comporte ainsi de nombreuses créations originales.
Cette exposition présente également l’intérêt de montrer les approches contemporaines de l’arbre et du paysage bien présentes dans la peinture d’aujourd’hui.
Paul Antoine °1922. Si je voulais peindre le caractère insolite et rassurant à la fois du vent que j’écoute dans le prestigieux silence de la nuit, ce ne serait plus le vent. Absurde et passagère velléité, je ne veux pas peindre le vent, mais je souhaite que ma toile en soit marquée. Paul Antoine
Jean-Marie Biwer °1957. L’arbre que je montre à l’occasion de cette exposition est un arbre en hiver. Comment peindre un arbre sur fond de coucher de soleil sans tomber dans le mièvre et le sur-fait étaient des questions qui m’ont préoccupé des années durant. Comment peindre un arbre où les branches sont comme nos pensées qui vont dans tous les sens ou qui rappellent les veines et les artères de notre corps. Des nuages qui fassent penser à la chair humaine. Un tronc qui représente le côté constant et immuable de tout un chacun. Jean-Marie Biwer
Jean-Marie Bytebier°1963. Italo Calvino a dit que sa méthode de travail consistait en l’élimination de tout ce qui était superflu. Il y a une beauté évidente dans une oeuvre d’art qui a été réduite à son essence. Cette méthode, Jean-Marie Bytebier l’utilise constamment. Il peint ses toiles jusqu’à ce qu’il n’y ait rien laissé qui ne soit entièrement nécessaire. Cependant de cette manière, il ne vise pas à créer une perfection transparente. En éliminant le superflu, il ouvre un infini à l’intérieur de l’image... Christophe Van Eecke
Philibert Delécluse°1962. Avant de composer ses vues de la forêt ardennaise, Philibert Delécluse a noué une lente et précieuse intimité avec le motif. Pendant près de trois ans, de nombreuses promenades au coeur des bois lui ont révélé la magie du pays autant que l’envergure des abattages massifs qui en morcellent la physionomie, creusant le massif forestier de friches chaotiques. Laurent Courtens
Jean-Pierre Ransonnet°1944. C’est un travail sur la mémoire affective qui m’a toujours conduit. J’ai pensé qu’il n’y avait pas que les gènes qui nous formaient mais aussi, surtout, les lieux dans lesquels on vit son enfance et les liens qui s’y rattachent: les odeurs, les moments tristes ou joyeux, les climats, les ambiances particulières, les lumières, les ombres, les gestes, les images... Jean-Pierre Ransonnet
Albert °1958. Conversation fanions et impression numérique. Tchit chit chidododovîdju... chante gaiement le pinson (25). Tsitsitsi uuuuuu... tsitsitsi uuuuuu répond la mésange(27).Tixtixtixtix... djuck...Srîh! lui rétorque le merle (12) en sifflant. Tchèèr... tchèèr.. schèèr. Chpêtt! intervient l’étourneau (17), le trouvant bien grossier. Tchiff-tchaff... tchiff-tchaff... tchiff-tchaff... réplique le pouillot (24) agacé. Piap... piap...piap, piap... piap... piap? vient s’enquérir, curieux, un moineau (26) solitaire. Cou-coûh, cou... cou-coûh, cou... cou-coûh, cou... fait calmement la tourterelle (32) au loin.
Elodie Antoine °1978. Collection été 2009 textile et mousse. Sa collection de champignons été 2009 se joue des codes de la mode et importe dans la nature son caractère éphémère et futile. Une même fugacité réunit prêt-à-porter et règne fongique: d’une croissance étonnamment rapide, les champignons apparaissent et disparaissent soudainement...` Avec leurs imprimés divers, ces énormes champignons colorés sont amusants, mais leur multiplicité n’en est pas moins parasitaire et leur reproduction issue d’une décomposition organique. Aussi, si certains champignons sont délectables ou hallucinogènes, d’autres se révèlent des poisons fatals. Sandra Caltagirone
Julien Barzin°1976. A vendre impression numérique sur pvc. Le parc: un espace public par excellence. Un espace préservé, non rentable, prévu pour les gens. Devant un système dont l’unique but semble la production d’argent, et qui propose comme remède à tous les maux, la transformation de tout en marchandise, l’oeuvre, «AVIS D’ A VENDRE» se veut un clin d’oeil aux promeneurs, une manière de leur faire «bouh!», et j’espère, de les faire réfléchir.
COOPERATIONS°1990. «OBAMA MEETSBASTOGNE» bois, cordes, métal, peinture. L’extraterrestre Obama a atterri à Bastogne. Il n’est pas seul, le président est accompagné et protégé par des saints et divinités venant de tous les coins du monde. Avec cette sculpture nous voulons apporter l’espoir et l’esprit positif à Bastogne et au monde entier.
Cécile Derzelle °1955. Greffons osier. Prothèses ou excroissances, les greffons en osier de Cécile Derzelle installés sur ce vieux hêtre portent les prémices du renouveau.
Jean-Pierre Husquinet °1957. Fleurs sur toile cordes peintes, cordes élastiques, plastique. La racine du mot paradoxe est para-doxa, c’est-à-dire « ce qui est contre l’opinion ». Le paradoxe est envisagé ici comme un jeu de l’esprit et un objet de nature logique. Présenté sous la forme d’une espèce de devinette, il questionne nos modes de raisonnement. « Le chemin des paradoxes est le chemin du vrai. Pour éprouver la réalité, il faut la voir sur la corde raide. » Oscar Wilde. Le portrait de Dorian Gray
Matthieu Layeillon °1972. Les effets, les gibecières, les sacoches métal, foin, colle, sangle, bâche, toile de jute. Contenant emblématique, le sac abrite l’ultime refuge des premières valeurs de l’être. L’espace intérieur, la poche, le creux (comme ceux des nids) incarnent l’isolement, la fragilité et agissent simultanément comme emblèmes de l’intimité et de la sécurité. A la fois contenu et contenant, le sac cache et protège en même temps qu’il expose et s’expose.
Anne-Marie Klenes°1959. Absence de l’arbre ou ombre pétrifiée pierres, pigments, traces. L’ombre fugitive / Pétrifiée d’oxydes / L’arbre est absent / Bruissements
Philippe Luyten °1959. Ligne rouge bois et peinture vinylique. « Cette ligne colorée qui pénètre et traverse la ramure de l’arbre… Est-ce l’annonce d’un futur chantier, ou une invitation à découper suivant le pointillé, ou la limite entre deux territoires, ou l’itinéraire de passage d’un écureuil, ou encore …? »
Nadine Martin °1955. Pulsations plastiques plastique. La forêt est depuis toujours le poumon de la terre. Chaque jour pourtant son étendue se réduit. Il est temps pour l’homme de lui offrir un répit, de réduire la tension produite sur la nature. Ces petites mécaniques artificielles et dérisoires sont ma façon de pousser les hommes à réagir. Ces appareils alvéolaires sont un symbole de l’assistance respiratoire nécessaire pour régénérer notre planète. Pulsez l’air pour assister la croissance des jeunes arbres.
Dominique Marx °1955. Résidence loupes de bois. La mobilité de l’oiseau, le milieu dans lequel il s’installe, la hauteur habituelle de sa résidence, les essences d’arbre qu’il privilégie, son mode de fonctionnement, sédentaire, sociable ou opportuniste, tous ces impératifs donnent à l’installation un parfum d’urbanisme. Dans les arbres, avec les oiseaux. Hissé haut dans un arbre un essaim de sculptures-nichoirs comme une invitation au regard, à la rêverie.
Patrick Merckaert °1956. Hommage plaques émaillées. Avec cette composition discrète et symbolique dans des matériaux durables (tôle émaillée), P.M rend hommage à la nature. Une série de portraits d’inconnus et de surfaces de couleurs vives ponctuent le tronc d’un arbre. Ce ne sont pas des images tirées de la réalité mais simplement des vecteurs d’émotions. Connu depuis le 1er millénaire avant J-C, l’émaillage du métal servait principalement à la bijouterie avant d’être appliqué sur des objets d’usage courant.
Pierre Pétry °1945. Bague polyester, peinture de carrosserie, métal. Pierre Pétry veut mettre une bague «à la branche» d’un arbre. Cette intervention ludique aborde avec humour l’anthropomorphisme de la nature de notre époque.
Roger Remacle °1940. Sans titre polyéthylène. Exposer dans un arbre, c’est, pour moi, rendre hommage à un personnage impressionnant pour qui j’éprouve le plus grand respect. Dans la relation secrète et intime que nous construisons ensemble, je le serre dans mes bras, je me frotte à sa peau rugueuse, et dans un corps à corps sensuel, l’entoure, l’encercle, l’enlace, l’envahi. Pour le mouler, le reproduire.
Monique Voz°1957. Pansements impression numérique sur bâche. L’artiste donne ici une indication symbolique et mathématique à la forêt. Les arbres, à l’instar de tout vivant, répondent à une loi mathématique de croissance. Cherchant la lumière optimale lors de leur développement, ils se construisent sur la formule du pentagramme, qui est aussi celle de la suite de Fibonnaci. Les pansements, les bandages, rendent à l’arbre sa formule, son canevas, sous forme de gris-gris mathématiques.