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Quatre jeunes Bastognards munis de caméras arpentent leur ville. Parcours intimiste de leur zone d’action, ils nous invitent dans un roadtrip entre expérimentation vidéo et récit d’une jeunesse libre, généreuse et décomplexée.
L’Orangerie, espace d’art contemporain, et l’ASBl Anim’Jeunes, Maison de Jeunes de Bastogne se sont associées pour organiser un stage vidéo gratuit de trois jours animé par l’artiste réalisateur, vidéaste et photographe Gilles Ribero. Ce stage, ayant pour thème: La Dérive, une création vidéo, exploration / (re)découverte de l’espace urbain, est suivi par la présentation du travail réalisé sous forme d’une exposition à L’Orangerie.
Comment vis-tu ? Comment vois-tu et parcours-tu Bastogne qui se présente à toi au coeur de son patrimoine (les traces de son passé, son histoire, ses traditions, ses légendes et tout ce que t’ont transmis tes ancêtres...)? Comment ta mémoire personnelle se positionne-t-elle par rapport à la mémoire collective? Le stage, ne nécessitant pas de connaissances vidéo particulières, t’a permis de (re)découvrir Bastogne en passant par ta propre sensibilité et tes centres d’intérêt personnels. Dans cette démarche, tu as bénéficié des conseils avisés d’un professionnel qui a mis à ta disposition ses compétences, ses sensibilités personnelles et artistiques et du matériel professionnel.Gilles Ribero t’a aidé à te familiariser avec les techniques de prise de vue et le montage vidéo dans un cadre artistique.
Gilles Ribero a suivi la formation du Fresnoy à Tourcoing (France). Aussi appelé Studio national des arts contemporains, le Fresnoy est un lieu de formation artistique, audiovisuelle et multimédia de haut niveau dont l’objectif est avant tout de permettre l’émergence d’oeuvres innovantes, notamment celles intégrant les outils de la création numérique et du multimédia. Gilles Ribero a ensuite étudié au 75 où il a suivi une formation à l’image spécialisée, menant au titre de bachelier artistique.
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L’appareil photographique, plus accessible que jamais, est devenu une extension de notre regard sur le monde. Les jeunes explorent leur environnement avec cette dimension pertinente, la caméra fixée au torse ou comme prolongement du geste de la main. Les protagonistes sont les caméramans et les caméramans les protagonistes. Ils se filment les uns les autres et filment selon leurs mouvements et leurs actions. Gilles Ribero, artiste vidéaste et maître du stage, est particulièrement intéressé par cette manière expérimentale de filmer au plus proche du geste naturel et partage ses recherches avec les jeunes, dans une démarche locale et sociale.
A travers une variété de plans, au ras du sol ou très haut, parfois panoramiques, on découvre leur ville, entre ville, forêt, nouveaux quartiers et autres terrains. Certains plans sont plus graphiques, sous le préau, à travers les arbres, le long des traces circulaires de pneus ou de la chenille du char ; et d’autres plus subjectifs et personnels, voire fictionnels. On y rencontre plusieurs animaux étranges à moteurs, bien connus des grands jardins entretenus automatiquement. Sur un terrain vague d’une ancienne halle, les vieux morceaux de bétonencore accrochés à une tige métallique sont utilisés pour le lancer de poids. Le spectateur se retrouve face à l’écran du smartphone, à la première personne. Ce parcours erratique et non narratif nous emmène jusqu’en haut d’un ancien poteau de signalisation, selon plusieurs points de vue, entre le grimpeur et les autres,restés au sol. Les plans de plusieurs angles et prisesde vue se superposent par transparence, s’effacent, se diluent et se renforcent, jusqu’à désorienter le spectateur. Ce dernier est directement confronté aux acteurs-caméramans dès l’entrée dans la salle de projection. Hélène Jacques