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Cerf, bois, massacre

Imprimé à 300 ex. à l’occasion de l’exposition de Dominique Goblet «Cerf, bois, massacre.» dans l’Orangerie, espace d’art contemporain du Centre culturel de Bastogne en avril 2009 avec l’aide de la Communauté française de Belgique

Cerf, bois, massacre.

Quelques thèmes se croisent, se désemboîtent et des récits fragmentaires se tissent selon le sens de la lecture. Une femme attend, pleure, un cerf apparaît, disparaît dans l’obscurité des forêts, les troncs d’arbres coupés et qui reposent en stères, la maison en bois à l’arrière-plan, le dix-cors aux bois en feu, des crépuscules qui sont peut être des aubes, un chasseur embusqué, les armes, les massacres cloués aux murs extérieurs.

La narration est issue de ces différents enchâssements. Une lecture de droite à gauche, en diagonale, en spirale, du récit minimal de deux images jusqu’à l’ensemble de l’agencement. Ce qui se joue est une réorganisation constante de l’histoire sur cette surface, même si, en réalité, le cœur du récit est toujours le même.

(Reste qu’ici, ce qui se manifeste, est une forme de temps circulaire)

C’est ici que ça se passe – perpétuellement - sans but ni conclusion. On lève le bras et quelque chose semble apparaître de ces brumes. La nuit, on se sent bâillonné, transpercé par la puissance du vide. Le crépuscule vient comme une plaie, l’aurore comme une fausse délivrance - il y a eu un massacre ici. Ce sont les cycles de la forêt, de la chasse, de l’attente et des pleurs sans cesse renouvelés. Tous les récits se ressemblent. Guy-Marc Hinant