Après un régendat en arts plastiques, Marie-France Bonmariage se dirige vers la peinture. A la lassitude de la technique s’ajoute un déclic qui s’opère en elle lors d’un voyage dans les Alpes italiennes… C’est en regardant les glaciers que j’ai eu envie de faire de la lithographie : les formes, l’eau, la pierre… Du pinceau du peintre, elle passe au pinceau du lithographe. La spontanéité du geste la séduit.
La préparation de la pierre comporte un aspect rituel. L’artiste s’engage dans un corps à corps avec la matrice ; le grainage n’est que bagarre et dispute. Marie-France se fâche, s’énerve, il est vrai que la pierre n’est pas toujours docile… malgré la robustesse de cette technique, elle y trouve légèreté, douceur et sensualité.
Vierge de toute trace, le support est prêt à recevoir les traits fougueux et fluides qui forment l’image. L’artiste prend sa revanche.
Au travers de ses estampes, Marie-France Bonmariage se libère du quotidien. Elle s’offre des moments de "solitude" qui représentent pour elle, des instants de pause, de recueillement.
Ses sources d’inspiration, elle les puise au cœur de la nature. L’eau, le soleil, les plantes,… m’attirent. J’aime m’isoler dans les criques, être au milieu des pierres et réaliser des aquarelles. De cette passion pour la nature, elle retient la nuance des tons, le souffle du vent, le mouvement de l’eau et des végétaux qu’elle retranscrit aux rythmes de ses humeurs. Sa facture douce renforce le caractère poétique des œuvres.
La lecture de ses estampes s’opèrent en deux temps. Le premier regard nous livre beauté et finesse, tandis que le second, nous dévoile un univers associant la liberté du geste et un subtil mélange de couleurs. De son expérience de peintre, elle conserve un sens profond des nuances chromatiques où un brun titille un bleu, provoquant ainsi des vibrations.
En 2002, Marie-France Bonmariage reçoit le Prix de la Gravure et de l’Image imprimée de la Communauté Française de Belgique pour sa suite d’estampes intitulée "Autour de la femme". Cette série de cinq pièces, emprunte de délicatesse et de raffinement, fait l’éloge de la féminité.
L’ensemble Rose, Corset, Nerf,Vertet Nombril correspond à des moments vécus par l’artiste. Chaque œuvre, conçue de manière spontanée, coïncide avec un état d’âme : Nombril évoque les courbes voluptueuses de la femme, Vert traduit un espace de liberté, Nerf représente un jour d’énervement… L’artiste lève le voile sur ses émotions sans révéler tous ses sentiments et laisse ainsi un moment d’évasion à chaque spectateur. Martine Meyer
Edition d'une brochure
SOURCES D INSPIRATIONS / SURSIS DE CONSPIR A T I O N
Lithographies Marie-France Bonmariage, Anagrammes Emmanuel Dundic
Avec la collaboration de Maria Pace