Diversions
Depuis toujours, tout au long des évolutions de son travail, Frédéric Penelle manipule et dévie l’essence même de la gravure, son commencement sculptural au nom sans équivoque: la matrice. Au fil des années, s’est constituée une sorte de galerie d’âmes errantes, un aréopage mutant peuplé de personnages hybrides, d’espèces mythologiques reliées par d’étranges liens tantôt technologiques, tantôt poétiques, parfois même pataphysiques.
La simplicité de ce support, ce bois gravé -imprimé ensuite en noir et blanc- foisonne dans la multiplicité, colonise les murs, l’espace. Il s’habille de fil de coton, de carton, de structures métalliques en fer soudé, de collaborations vidéo (Mécaniques discursives, avec Yannick Jacquet), de peinture « live » (Two Jimies, avec Bruno Hellenbosch), se développe en trois dimensions, permet l’installation sans cesse renouvelée dans toutes sortes de conditions. Et chaque fois, ces matrices antiques nous parlent sans concession du monde d’aujourd’hui, du doute du progrès humain, de nos manipulations hasardeuses, de notre vanité scientifique. Avec les outils originels de l’aube de l’illustration et de sa reproduction, Frédéric Penelle fait obstinément revivre un vocabulaire qui nourrit notre imaginaire et nos inquiétudes. François Delvoye, juin 2015
Frédéric Penelle (B), 1973 est graveur.
Il enseigne la lithographie à l’école des Arts d’Ixelles et la gravure à l’ENSAV la Cambre. Ancien étudiant de cette même école, il a été successivement encadreur, soudeur, scénographe, régisseur d'exposition, illustrateur, animateur, graphiste, maquettiste. En parallèle et en priorité, il a développé une pratique murale de la gravure sur bois. Il participe à de nombreuses expositions tant en Belgique qu'à l'étranger notamment avec le projet Mécaniques Discursives qu'il pratique en duo avec l'artiste vidéo Yannick Jacquet. Son travail a été récompensé à plusieurs reprises: prix de la gravure / prix Paul Artôt / Art’Contest / prix Médiatine Cocof / prix des collectionneurs